Extrait du roman "La Boucle" de Koji Suzuki aux editions Presse Pocket ******************************************************************* Ces 3 pages (partie infime de l'ouvrage) sont présentées ici dans l'unique but de persuader et donner envie à l'internaute de se procurer le roman original, par ailleurs acquis par le rédacteur de l'article. Aucune inclinaison mercantile ne saurait être reprochée, c'est tout au contraire une volonté de promotion de l'oeuvre qui prévaut dans cette démarche. L'intégralité de ces textes sont la propriété de l'auteur Koji Suzuki et des différentes maisons d'éditions, la Kadokawa Shoten Publishing au Japon et Presse Pocket pour la parution française et la traduction. Merci de ne les utiliser en aucun cas avant de s'être procuré le livre. ******************************************************************* PREMIERE PARTIE : A LA FIN DE LA NUIT -1- Quand il ouvrit la porte-fenêtre, une odeur d'iode afflua dans la pièce. il n'y avait presque pas de vent, et l'air de la nuit chargé d'humidité qui montait de la baie sombre l'enveloppa à la sortie de son bain. Kaoru ne détestait pas cette atmosphère qui lui rappelait la proximité de la mer. Après le dîner, il était sorti sur le balcon pour observer les étoiles et la lune qui commençait à décroître. La voir changer subtilement de visage suffisait à le transporter dans un monde mystérieux. Souvent aussi elle l'inspirait. Observer le ciel nocturne était pour lui une activité quotidienne. Laissant la porte ouverte, Kaoru tâtonna du pied dans le noir et passa rapidement ses sandales. Ce balcon du vingt-huitième étage de l'immeuble d'habitations qui se découpait dans le ciel constituait son endroit préféré, celui où il se sentait le plus à l'aise. La mi-septembre était déjà passée, pourtant les dernières chaleurs de l'été restaient particulièrement intenses. Des nuits caniculaires s'étaient succcédé depuis le mois de juin, mais l'automne n'apportait guère d'apaisement à une température qui prolongeait interminablement la saison estivale, incitant Kaoru à sortir chaque soir sur le balcon, en quête d'un peu de fraîcheur. Dna sle quartier résidentiel face à la baie de Tokyo se dressait un kyrielle d'appartements, mais les résidents étaient peu nombreux, rares étaient les lumières qui filtraient à travers les fenêtres, ce qui donnaient aux étoiles plus de brillance encore. Par moments il y avait un coup de vent, et la sensation de la mer s'estompait. -Kaoru, tu vas attraper froid. ferme la fenêtre, entendit-il sa mère lui dire depuis le bar de la cuisine. Elle avait dû sentir un courant d'air et croire que la fenêtre était mal fermée. Mais elle ne pouvait pas savoir qu'il était dehors dans la nuit, le balcon étant invisible de l'endroit où elle se trouvait. Sa nature inquiète ne cessait d'étonner Kaoru car, autant qu'il s'en souvienne, il n'avait jamais attrapé froid ni la moindre grippe par une telle chaleur. Cette inquiétude maternelle ne datait d'ailleurs pas d'hier. Et si elle le découvrait sur le balcon, elle ne manquerait pas de le faire rentrer. Kaoru ferma donc la porte-fenêtre de l'extérieur, de sorte que sa voix ne l'atteigne plus. Comme installé dans le ciel à cent mètres du sol, kaoru se retourna et regarda le living à travers la vitre. Sa mère n'y était pas. Mais le néon blanc laiteux de la cuisine se répandait jusque sur le canapé, et rien qu'en observant la lumière trembler légèrement, il devina qu'elle était devant lévier en train de faire la vaisselle et de tout ranger après le dîner. Le regard à nouveau perdu dans le ténèbres, il rêva, comme chaque fois en pareilles circonstances, qu'il trouvait la clé du mystére de l'Univers, y compris celui de sa propre existence. Il désirait vivement découvrir une théorie synthétique à même d'expliquer tous les phénomènes de la nature. son père, un chercheur en informatique, partageait ce rêve avec lui, et ensemble ils discutaient toujorus de sciences naturelles. Disons plutôt que Kaoru le harcelait avec toutes sortes de questions. Après avoir participé à un programme sur le développement de la vie artificielle, son père hideyuki avait été nommé professeur dans une laboratoire de recherches de l'université. hideyuki n'esquivait jamais les questions de Kaoru, tout juste âgé de dix ans. Au contraire, il semblait même s'inspirer pour son travail de l'imagination débridée de son fils qu'aucun a prioiri ne freinait. Bref, leurs conversations étaient toujours extrêmement sérieuses. Le dimanche après-midi, par exemple, lors des rares moments de repose d'Hideyuki, sa femme machiko avait l'habitude d'observer d'un oeil satisfait son mari et son fils lancés dans une discussion animée. A la différence de son père oublieux des problèmes du quotidien, Kaoru, lui, ne manquait pas d'attentions envers sa mère qui se retrouvait tenue à l'écart, ne pouvant se mêler à une conversation trop technique pour elle. Pour lui permettre d'y participer un tant soit peu, Kaoru traduisait en langage simple le sujet du débat. Cette prévenance représentait une effort dont hideyuki était absolument incapable. Se réjouissait-elle de voir son fils aussi attentionné, ou bien éprouvait-elle de la fiereté pour lui qui, à l'âge de dix ans, parlait de sciences naturelles, avec des connaissances déjà supérieures aux siennes ? Toujours est-il que la satisfaction se lisait dans les yeux de cette femme dès qu'elle les posait sur son enfant.