Extrait du roman "Perdita Durango - Quinze degrés et temps pluvieux" de Barry Gifford aux editions Rivages/Noir ******************************************************************* Ces 3 pages (partie infime de l'ouvrage) sont présentées ici dans l'unique but de persuader et donner envie à l'internaute de se procurer le roman original, par ailleurs acquis par le rédacteur de l'article. Aucune inclinaison mercantile ne saurait être reprochée, c'est tout au contraire une volonté de promotion de l'oeuvre qui prévaut dans cette démarche. L'intégralité de ces textes sont la propriété de l'auteur Barry Gifford et des différentes maisons d'éditions, Rivages/Noir pour la parution française et la traduction. Merci de ne les utiliser en aucun cas avant de s'être procuré le livre. ******************************************************************* EN AVANT TOUTE Perdita fit la connaissance de Manny Flynn au bar-restaurant de l'aéroport de san Antonio. Il engloutissait des fajitas de poulet et perdita fumait une cigarette ; un verre vide se trouvait devant elle, sur sa table, qui touchait celle de Manny. -Vous en voulez un autre ? proposa-t-il. Perdita l'examina. Gras, mais net. Il essuya ses minces lèvres mauves avec une serviette en papier. Une serveuse s'approcha d'eux. -Mon chou, donnez-moi une autre bière, et apportez donc à cette jeune personne tout ce qu'elle voudra. -J'aimerais bien qu'on me fasse ce genre de proposition, commenta la serveuse. Qu'est-ce que ce sera mon petit ? Perdita tira une longue bouffée de sa Marlboro, expira la fumée, puis écrasa la cigarette dans le cendrier. -Un Coca, demanda-t-elle. -Light ? -Ca m'étonnerait. La serveuse jeta un regard noir à perdita, puis elle griffona sur la note de Manny. -Une bière, un Coca, fit-elle avant de s'éloigner d'un pas pressé. Manny enfourna sa dernière bouchée de fajitas, s'essuya de nouveau la bouche, puis, se levant de sa chaise, vint s'installer à la table de Perdita. -Vous habitez à San Antone ? demanda-t-il. -Pas exactement. -Vous avez des cheveux d'un noir superbe. Ils brillent tellement que je pourrais presque me voir dedans. Extrayant une autre Marlboro du paquet posé sur la table, perdita l'alluma à l'aide d'un Bic rose à rayures noires. -Vous en attendez un ? dit manny. -Un quoi ? -Un avion. Vous allez quelque part ? -Mon vol a été annulé. -Où comptez-vous partir ? -Nulle part, maintenant. Et vous ? -Phoenix. Pour un salon d'informatique de quatre jours. Je vends des logiciels. A propos, je m'appelle Manny Flynn. Mi-juif, mi-irlandais. Et vous ? La serveuse leur apporta leurs consommations, les posa rapidement sur la table en évitant le regard de Perdita, et repartit aussitôt. -Perdita Durango. mi-tex, mi-mex. Manny s'esclaffa, empoigna sa bouteille de bière, et but directement au goulot. -Un joli nom pour une jolie demoiselle. Vous êtes bien demoiselle, n'est-ce pas ? Regardant Manny Flynn droit dans les yeux, Perdita proposa : -Vous voulez que je vienne à Phoenix avec vou ? Vous payez mon billet, mes repas et vous me ramenez. Avec moi vous débanderez pas pendant quatre jours je vous le garantis. Pendant que vous serez à votre salon, je travaillerais moi aussi. Il y aura plein de types, à l'hôtel, non ? Cinquante dollars par micheton pour leur montrer mes seins et leur soulager le poireau. C'est propre et rapide. Vous empocherez cinquante pour cent de tout ce que je ramasse. Qu'est-ce que vous en dîtes ? Manny reposa sa bière sur la table, puis la reprit aussitôt pour en avaler une gorgée. Perdita se détourna pour tirer sur sa cigarette. -Il faut que je parte, annonça Manny, jetant plusieurs billets sur la table. Voilà de quoi payer votre consommation et la mienne. Il se leva, prit sa malette, et s'éloigna. la serveuse revint. -Je termine mon service, dit-elle à Perdita. Vous avez fini, ici ? Perdita l'examina. Grande, maigre, dans les quarante-cinq ans, elle avait les dens cariées, et une chevelure d'un roux suspect, tellement crépue qu'on aurait dit un tampon à récurer. Elle portait une bague, un camée noir orné d'un scorpion d'ivoire, au médium de la main droite. Perdita se demanda à quoi devaient ressembler ses tatouages. -Oui, j'ai presque fini, répondit perdita. La serveuse ramassa l'argent de Manny. Perdita fit un signe de tête en direction des billets. -Le monsieur a dit que vous pouviez garder la monnaie. -Merci, fit la serveuse. Perdita resta assise, à fumer sa Marlboro jusqu'à ce que la cendre atteigne presque le filtre. -Quel connard, ce mec, dit-elle en laissant tomber son mégot dans le verre de Coca.