CASABLANCA DRIVER
La généalogie du rejeton hyperactif (préparation d’un combat contre le Léviathan champion du monde), toujours à la limite usante d’une rupture rédhibitoire, ne fait aucun doute tant When We Were Kings étant une ombre indulgente sur la petite entreprise – patchwork décadent et égaré sur grand écran en quête d’illusoire repentance pour un surplace nombriliste teinté de voyeurisme. Le programme est toujours dicté par l’humour qui taraudait le mitigé RRRrrrr !!!, humour déflationniste revendiqué, glose opiniâtre du gag raté, hiatus déconcertants en pagaille et jeu constant sur l’exagération et les déviances verbales – les borborygmes de Casa étant tout bonnement incompréhensibles notamment sa devise (rengaine stérile) «Todo Match». De ce côté le réalisateur – dont les hauts faits d’armes consistent surtout à recycler de multiples références mal digérées comme la peinture des parents façon Woody Allen (qui regrettait récemment que peu d’artistes de la nouvelle génération se revendiquent ou réclament de lui, contrairement à Martin Scorsese, difficile de croire qu’il prendra ceci pour un hommage) – respecte son cahier des charges pour fournir une ribambelle de saynètes, au final inconsistantes et désagrégés. Si la logique déserte au profit d’une incongruité de bon aloi, la mayonnaise ne prend jamais véritablement pour cette compilation envisagée avec une excessive froideur et roublardise, où la répétition toujours au centre du microcosme de ces comiques du petit écran s’étiole par manque de sincérité et d’attention. Le non-sens y demeure tristement bridé et galvaudé – laconique, simple accolage de citations ou pastiches attendus et de caméos obligés (un bestiaire discount totalement inexploité à l’exception peut-être de Dieudonné composant un Don King de bazar désopilant) sans réel relief – là où il devrait nous expédier vertement au plus haut des cieux de l’idiosyncrasie. La platitude de ce vortex d’amalgames surgissant d’une insolence tournant à vide, perfide et condescendante envers son sujet chétif et attendrissant. D’élans de pudeur naïve le propos se départit pour calquer sa cinétique futile sur un modèle caricatural acerbe où l’humilité fait figure d’absente de marque. Le rire apaisé, décontracté et aimant naît lorsque le comique (s’)oublie (dans) les figures imposées. Mais l’humanisme et les potentialités charriés par ce personnage malingre et inadapté se heurtent en permanence au cynisme formel et démantelant du cinéaste, toujours pour le même résultat, un KO avant la limite. Ainsi, le récit ne peut se résoudre au drame qu’il appelle logiquement et convie une pirouette finale plus que malvenue (la bande-annonce de Casablanca Driver 2, à l’intérêt ou à la légitimité aussi discutable qu’un Kill Bill 3).
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F.
Flament |
Film français de M. Barthélémy (2003). L’humanisme et les potentialités charriés par un héros malingre et lunaire se heurtent en permanence au cynisme démantelant du contexte, toujours pour le même résultat, un KO avant la limite. Sortie : 30 Juin 2004.
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