Justice aveugle. Dans un New York violent, dépravé et gouverné par l'argent et les organisations mafieuses se dresse chaque nuit dans le quartier déshérité de Hell's Kitchen un étrange justicier kamikaze qui selon les témoins ne connaîtrait pas la peur. Drapé dans un costume de cuir rouge il semble décidé à rendre implacablement la sentence que le système n'a pu ou voulu appliquer, embourbé qu'il est dans ses contradictions et ses atermoiements.

DAREDEVIL

Les rouages judiciaires il les connaît parfaitement, puisque cet homme qui prend la nuit le masque et l'identité fantasmagorique de Daredevil et en réalité un avocat adepte des causes désespérées préférant se démener pour les humbles innocents que les renégats fortunés. Mais la mission dont il s'est investi n'a de cesse de le tourmenter, égaré qu'il est dans le noir à la suite d'un accident qui, enfant, l'a rendu aveugle. Sa douloureuse rédemption entre vengeance résignée et viatique du pardon n'a eu finalement comme conséquence que de l'enfermer dans une aigreur et un isolement émotionnel où ne subsiste qu'une compassion de façade. Dans sa croisade contre le crime il va bientôt s'interposer entre Le Caïd, criminel qui dirige dans l'ombre la ville, et ses funestes desseins précipitant alors dans une pantomime désincarnée et macabre la sublime Elektra et un tueur à gages dément : Le Tireur.

Patchwork. Quelle sorte de sclérose et d'inanition frappe donc l'imagination scénaristique pour que les adaptations de romans, jeux vidéo ou bandes dessinées fleurissent dans une frénésie aussi avide qu'irrévérencieuse. La créativité des auteurs l'inspiration semble avoir déserté un environnement aride, austère et profondément manipulateur et le repli rétrograde et rétif sur des valeurs archaïques ou conservatrices seraient-ils en cause ? En tout cas les personnages de super-héros de la Marvel crées par le prolifique Stan Lee (qui s'octroie d'ailleurs une apparition le temps d'une scène de l'enfance de Matt Murdock), véritables héros falots, sans peurs et sans reproches, de l'après-guerre se taillent actuellement une part non négligeable de la production cinématographique mondiale (frileuse et donc adepte des concepts éculés et fédérateurs). Leurs considérations manichéennes et altruistes avec juste une pointe d'ambivalence pour les plus subversifs semblent suffisamment inoffensives, décérébrées et patriotes pour se prévaloir de l'estampille de sains divertissements. Au milieu des sympathiques X-Men, Blade et consorts ou de l'excellent Spider-Man surgit des méandres du néant artistique et de la fange aporétique hollywoodienne Daredevil, l'homme qui ne connaît pas la peur à fortiori celle du ridicule. Il stigmatise à lui seul la politique mercantile et besogneuse des studios : gaver les spectateurs à l'aide d'un produit tétanisé par sa profonde vacuité et son indigence tout en le faisant passer pour un parangon fashion et design de modernisme saturé par des sons et effets spéciaux à la laideur confondante et mortifiante.

Vaste boursouflure protéiforme au montage iconoclaste et pathétique, le film est le parfait apologue des rats qui l'émaillent. Des créatures viles et abjectes qui pullulent dans les restes rebutants et les flaques d'eau croupies pour mieux s'en imprégner et ainsi subsister dans un semblant d'originalité synonyme d'accession solennelle à la lumière. Sont-ce les producteurs ou les spectateurs qui sont ainsi brocardés ?

Le débat reste ouvert tant l'apathie des fans de DD devant les invraisemblables, cruelles et ignobles changements apportés par l'adaptation cinématographique laisse songeur. Il y a peu, on aurait voué ce genre de démarche mercantile et de nivellement par le bas aux gémonies, aujourd'hui on le tolère, toujours plus repu, toujours plus aveugle. Nous demeurons à l'instar du héros empâté, terne et déstructuré (son personnage se disloque au fil du récit allant jusqu'à perdre une dent sous la douche après une âpre mise à mort ou à se détacher de son métier d'avocat brillant à peine brossé), bringuebalés dans une baudruche flasque et maculée, désabusés par une vie citadine sans éclat et appétences où les méandres du cœur restent enfouis derrière une lourde porte de coffre-fort. Dans ce New York fallacieusement médiéval et sordide (le quartier bien nommé de Hell's Kitchen) aucune tessiture d'espace ne subsiste, simplement des prises de vue accolant laborieusement vie terrestre et vie céleste, l'avocat et le démon voltigeur. L'amalgame de toute trouvaille technique entraperçue dans un autre long métrage (Blade, Spider-Man, The Crow, Batman Return) ou sensibilité (cyberpunk, gothique, mélodrame sirupeux la scène d'amour avec son feu crépitant et sa peau de bête transcende le pastiche pour s'ébrouer dans une bêtise absurde et éberluée , fantastique, comédie…) reste la prérogative et l'apanage du tâcheron Mark Steven Johnson qui signe concomitamment le scénario et la réalisation de cette abîme piégeant inlassablement tout ce qui aurait eu le malheur de s'approcher de sa gueule béante. Pourtant loin de se compléter, ces empreints à Matrix ou Spawn s'annihilent, échouant à insuffler une quelconque dynamique, un bol d'air plus que salutaire dans une atmosphère exsangue, croupie et opiacée. Une fois l'image jetée sur l'écran ne perdurent que les miasmes de la fatuité et de l'artificiel grossier. Le récit devient alors un non-film évoluant sans garde-fou, tergiversant et jonglant avec les codes, les tons, les rythmes pour finalement ne jamais naître. Nous ne sommes témoins que d'une étonnante gestation où sons et caractères sont exagérés comme par le prisme ouaté et diffractant d'un placenta. A l'instar du héros, nous nous retrouvons dans un linceul d'isolation sensorielle où l'on ferait fi de toute cette agitation tonitruante et virevoltante se répandant dans un vain saignement devant nos yeux hagards. Et, comme Matt Murdock, nous en ressentons éminemment le ridicule et la futilité. Hideux, agressif et bardé de cuir, nous voici projetés aux confins d'un métrage subissant les affres de l'esthétique du laid, mais le concepteur de cette farandole insipide est loin d'avoir la maîtrise d'un David Fincher (Seven, Panic Room, Fight Club…) et il ne saurait conserver une once de cohésion et une direction réfléchie pour l'ensemble, qui peu ou prou semble voué à l'évanescence.

Rédhibitoire. Conscient de cet égarement de tous les instants un ectoplasme chasse l'autre, n'allons surtout pas nous imaginer l'affrontement de soubresauts consistants le cinéaste décide rapidement d'accorder la primauté à son héros principal. Le seul écueil réside pourtant dans l'acceptation digne de sa matière surannée, comme Sam Raimi l'a si bien compris pour son Spider-Man assumant et revendiquant son obédience de papier. Pourtant, Daredevil est un héros torturé, vacillant et complexe (notamment grâce à l'apport de la noirceur de Frank Miller au renouveau de la saga et duquel est entièrement tiré le famélique scénario), miné par ses relations conflictuelles avec son père (qui s'essaie par dépit au catch dans le comic) et son instructeur Stick a la morale rigide et aux méthodes martiales, marqué par des plaies à jamais ouvertes, flanqué d'une vie sexuelle trouble flirtant avec la sado-masochisme (Elektra ou la Veuve Noire en sont les parfaits exemples) et privé du sens de la vue suite à un accident chimique la flétrissure sociétale se déversant sur l'innocence et la figeant dans les ténèbres, la géhenne dans un monde d'images clinquantes comme ces flammes ridicules, infernales et asthéniques du bar dans lesquelles se débat métaphoriquement Murdock. Sur ce point il supplante tous ses congénères dans sa lutte constante contre la toute-puissance du visuel, de la représentation graphique, afin de se réapproprier son espace. Il est dépourvu de cet organe aliénant à la différence des autres protagonistes en butte à la duplicité d'une société convulsive et d'une nymphomanie graphique. Johnson échoue à retranscrire cette oppression, incapable de transcender les codes de la bienséance qui veulent que l'on regarde, que l'on appréhende le monde par l'oeil, que le sauveur contemple sa dulcinée (après tout si elle avait été moins désirable aurait-elle été au centre de ses préoccupations ?). Si la mise en image (fastidieuse car répétitive) de son sens sonar est impressionnante, le passage à l'écran noir après l'accident l'est beaucoup plus. La cacophonie de la rue dans la scène du réveil hospitalier perdrait-elle de son intensité sur fond noir, bien au contraire la panique de l'enfant et notre phobie auraient fait le reste. A défaut, la dégénérescence maculaire qui frappe le film peut, elle, passer pour un dénigrement du déluge outrancier et visuel et ainsi plaide en faveur de notre avocat frappé de cécité, pour une réflexion sur l'image fondements de notre système de valeurs et la confusion qu'elle engendre. Au petit jeu de l'adaptation Christophe Gans en son temps avait planché sur un projet Mark Steven Johnson se révèle bien moins adroit que Tim Burton à la folie élégiaque matinée de gothique. Tout tient de l'excès et de la gratuité abusive, sonnant faux à chaque seconde et manquant singulièrement de charisme. Car le scénariste a omis de pourvoir Daredevil d'adversaires consistants, miroirs limpides laissant transparaître les ambiguïtés et les fêlures du héros. Au lieu de cela ce sont des pantins fantoches, désarticulés et souffreteux qui nous sont infligés. Le Caïd change de race et perd de sa subtilité et de sa force, il n'est plus qu'un simple bodybuilder à défaut d'un colosse. Le Tireur (sans costume, enfin sauf si le long manteau à la Matrix est l'idée que le réalisateur s'en fait), flanqué d'une cible au milieu du front, devient un personnage bouffon, désaxé et violent aux confins de la caricature et du cabotinage. Un journaliste absent et fantomatique (si ce n'est pour la dernière réplique lénifiante du film) qui doit tout aux clichés du genre et démontre s'il en était encore besoin l'incurie du cinéaste à s'approprier l'univers qu'il dépeint on se prend à rêver dans les brumes de la léthargie à ce qu'aurait pu tirer Kevin Smith (qui fait une apparition en tant que membre de la police scientifique) d'un tel matériel et du budget conséquent. Quant à Elektra si on parvient l'espace d'une seconde à occulter l'image de la vestale-amazone au teint hâlé qui nous a marqué irrémédiablement dès ses premières apparitions dans la BD (inoubliable sujet d'un film livré aux yeux scrutateurs du Caïd), le personnage est le seul qui s'impose dans le marasme ambiant, le naturel désarmant et l'abattage de l'athlétique et sculpturale Jennifer Garner (Alias) emportant l'adhésion.

Le Justicier braque le Tireur. Du personnage sombre, tiraillé entre morale et justice ne perdure donc qu'un apprêt guindé et convenu teinté de mysticisme (la parabole de l'église et de l'onction piteusement employée). Pourtant en filigrane subsiste une noirceur éludée, une défiance quant à une mission messianique ou une condition de martyr à la fois don et malédiction ("un homme seul peut changer les choses"). Une

quête identitaire pour la rédemption de l'âme et l'expiation des fautes. L'hagiographie glauque et passionnante est à portée de regard, mais sans cesse rabrouée par une méfiance hargneuse et policée. Les velléités surgissent ça et là comme la volonté de placer dès l'ouverture le héros aux portes de la mort dans une pose mythique (accrochée sur sa croix de pierre, le sang s'écoulant à flots comme une purge lacrymale sur le visage de la Vierge ornant un vitrail), il n'a rien du héros ascétique et tout-puissant, il est en danger face à l'abîme d'une noirceur exponentielle et voit ironiquement sa vie défiler devant ses yeux éteints Ben Affleck apathique et échevelé ne nous faisant jamais passer outre son handicap pour pénétrer l'âme déchirée de Murdock. On ne compte plus les bouleversements engendrés tant au niveau de l'histoire que dans les détails les plus anecdotiques concernant l'interprétation et les costumes. Tout concourt à anesthésier la portée et l'humanité d'un personnage transmué sous nos yeux hébétés en un bloc de testostérone (la scène de drague brutale et misogyne du parc créant une aversion épidermique) arrogant et suffisant là où l'on se serait attendu à un homme effacé à la soif intarissable de justice, de sacrifice ou d'honneur. Comment dès lors accorder un quelconque crédit à ses réflexions métaphysiques sur la vengeance et le pardon divin ? La justice est aveugle dans ce pamphlet sectaire sur l'autodéfense, résurgence du plus pur style bronsonien, certes cet aphorisme est employé fort à propos mais la production l'est tout autant. Noyant son récit sous une multitude de phrases comiques et distanciées, sous une pluie lourde et gorgée de vide qui entache et pénètre chaque fibre de l'écran (et que l'on aurait aimé apologue de la lumière touchant les tréfonds d'une âme meurtrie s'étant fourvoyée). Cette indolence prétentieuse et cette impertinence narquoise poussent jusqu'à désamorcer le seul intérêt dramatique du film, à savoir La dualité d'Elektra, aimant Murdock et haïssant Daredevil pour avoir exécuté son père, expédiée en à peine cinq minutes. Ou comment exacerber encore les relations ambivalentes qu'entretient cet homme aveugle avec la gente féminine. La femme-homme dont il est épris, car indiciblement son égal (les deux combats en civil puis en costume opposant les deux musculatures saillantes et alertes vibrant et bandant de concert sont exacerbés par des déguisements à la texture organique) et donc sans aucun besoin de protection voir d'attention, se transmue en bras de Dieu le châtiant pour ses déviances, un châtiment qu'il s'est persuadé mériter. Parler d'un film gay serait hors de propos mais il est indéniable qu'Elektra représente de manière inavouable la partenaire androgyne parfaite car évoluant au seuil de l'hermaphrodisme et comblant les fissures identitaires et les fantasmes sexuels les plus enfouis et refoulés du héros qui a hanté et écumé dans sa plus tendre enfance des gymnases gorgés de sueur. Il expérimente ce que l'on pourrait appeler les principes de la domination et ne jouit jamais plus intensément que lorsqu'Elektra le gratifie d'une phrase à la fois tendre et ironique ("Je voulais être belle à tes yeux") s'abandonnant à lui tout en le blessant au cœur dans sa condition d'handicapé et d'inadapté sado-masochiste d'un mouvement d'ombrelle, Elektra peut à loisir se dérober à la "vue" de Matt. Une anagogie qui affleure lorsque la jeune femme agonise en rampant et se réfugie dans les bras de Matt dans un succédané d'orgasme. Dans sa carence d'images et en pleine puberté, humer les sécrétions âcres de corps masculins a certainement biaisé la sexualité de Murdock en la gainant d'une confusion perverse et moirée.

Le dernier aspect alarmant du film est la progressive disparition de l'homme dans les effets spéciaux (la rallonge de budget de vingt millions de dollars accordée durant le tournage à la suite de l'immense succès de Spider-Man y a veillé), les sons entrecoupés et stroboscopiques (les scènes d'action notamment la punition du violeur sont exagérément confuses et les combats d'inspiration asiatique beaucoup trop courts pour convaincre) ou la prolixité des gadgets. Sous l'emprise des pulsions ataviques et sexuelles les corps s'animalisent (les mains trouées, un parfum de cruauté gore et drolatique), se fétichisent et se parent de panoplies grotesques et jouissives. Sous un masque on peut enfouir ses inhibitions. Mais la mue somatique est bien plus torve ici puisqu'il s'agit consciemment ou non de la disparition et la dissolution de l'homme dans des tubes d'orgues et les émissions radios enveloppant un quartier d'un nuage grésillant et agressif (le son représente pour Daredevil l'étalon de sa perception, il se perdrait donc dans le dédale de ce sens comme les autres se noient dans les images), dans les airs et dans des pixels flous. Le gymnaste gracile devient une sorte de lézard rampant sur les murs et progressant par bonds de buildings en buildings. A défaut de suicide (les chutes dans le vide ont tout d'une tentative avortée de se donner la mort et d'éprouver ses sensations) il lui faut disparaître, acculé par les symboles et les affres d'un monde en décrépitude morale et physique. Se lover dans un suaire convenu et défoncé de musique, esseulé et enterré dans la ville de New York. L'éradication de la psyché, l'endoctrinement citadin, conduit à la consommation d'êtres qui, désorientés et vides, n'aspirent plus qu'à une identification par l'œil (les reflets sur les lunettes du journaliste et le masque de Matt) à la mégalopole toute puissante. Cité fantasmagorique, envisagée par le prisme des souvenirs déliquescents d'un jeune aveugle pour qui la persistance rétinienne s'échappe, la nuit contaminant presque par capillarité sa perception amputée et amplifiée par ses névroses et obsessions , flottant à distance, comme dédouanée de la communauté dégénérée qu'elle abrite. Un amas urbain castrateur dont le metteur en scène ne cesse de nous gratifier dans des visions fragmentaires et fugitives. Des toits anonymes et des gratte-ciels ordinaires. Surtout rien que l'on pourrait identifier à New York, rien qui pourrait rappeler la tragédie. Le cinéaste est appliqué mais quand il se permet une remarque finale sur "les êtres qui ont crée" la cité on ne peut s'empêcher de penser à la conclusion de Gangs Of New York de Martin Scorsese et à son dernier plan d'une portée lyrique et engagée d'une toute autre ampleur. Le dernier plan de son film, Mark Steven Johnson le place honteusement dans les replis du générique de fin, on y voit Le Tireur alité en train d'occire une mouche à l'aide d'une seringue : à force de patience il nous a finalement transpercé alors que nous ne nous y attendions plus et de manière mi-impertinente mi-désolée souligne notre boulimie de formes, vaine tentative d'étancher une soif de transcendance (le destin du héros n'a rien de galvanisant). Tacitement, il nous donne rendez-vous pour un second opus. Faut-il y voir le début de la déshérence du genre "super-héros" outrageusement pillé en dépit de la plus élémentaire prudence ou considération dans notre quête phagocytaire révérant les derniers symboles triomphants d'une enfance nimbée d'innocence et d'ébahissement (nous touchons à une sorte de déférence aveugle). Décidément, bruit et fureur ne signifient vraiment rien. Il ne reste qu'à espérer que touchés par la dialectique de Murdock nous aurons appris à ressentir au-delà des apparences et à ne plus nous laisser berner par le premier objet diapré et intégriste venu.

 
 

F. Flament
22 Mars 2003

 

 

 

 

 

 

Bruit et fureur

Film américain de Mark S. Johnson (2002). Piètre adaptation de l'univers de Daredevil (période Miller) qui sombre dans un marasme visuel et sonore d'une laideur lénifiante et outrancière. Avec Ben Affleck (Matt Murdock)... Sortie française : le 19 Mars 2003.

Multimédias
Trailer (vo)
Photographies (53)

Liens
Le site officiel américain
Le film sur l'IMDB
Le site de Marvel
Un site sur Ben Affleck

Fiche technique
REALISATION
Mark Steven Johnson

SCENARIO
Mark Steven Johnson, Brian Helgeland, Bill Everett et Frank Miller d'après la création de Stan Lee et Bill Everett

MONTAGE
Armen Minasian et Dennis Virkler

DIRECTEUR PHOTOGRAPHIE
Ericson Core

INTERPRETES
Ben Affleck (Matt Murdock / Daredevil)
Michael Clarke (Duncan Fisk / Le Caïd)
Jennifer Garner (Elektra Natchios)
Colin Farrell (Bullseye / Le Tireur)

COSTUMES
James Acheson

MUSIQUE ORIGINALE
Graeme Revell

PRODUCTEURS
Arnon Milchan, Gary Foster, Avi Arad, Bernie Williams et Stan Lee
DUREE
102 minutes

PRODUCTION
20th Century Fox, New Regency Pics
 
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